Les produits alimentaires aux Antilles contiennent-ils toujours une teneur en sucre élevée ?
Dans un rapport parlementaire sur le sport et la santé dans les outre-mer publié en décembre 2019, les députés, Maud Petit et Jean-Philippe Nilor, évoquaient à nouveau cette problématique autour du sucre.
« Il semblerait que certaines marques ne jouent pas le jeu et continuent à proposer des produits aux teneurs en sucre différenciées. »
Première sonnette d’alarme
« Un rapport publié récemment par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) a mis en évidence une teneur en sucre moyenne de 7 g/100ml dans l’hexagone contre 8,9 g/100ml en Martinique et en Guadeloupe. Ce même rapport met en évidence une consommation moyenne de 69 g/jour de boissons sucrées à la Guadeloupe ou de 54,8 g/jour à Mayotte contre seulement 39 g/jour en France hexagonale.
Que dit la loi ?
En outre, la loi Lurel ne s’intéresse qu’aux produits que l’on trouve à la fois dans l’hexagone et outre-mer. Les yaourts ou jus de fruits fabriqués localement peuvent incorporer autant de sucre que les industriels le souhaitent, car la loi est muette sur ce point. Enfin, la Loi Lurel ne s’applique pas en Polynésie, car la consommation est de compétence locale. »
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Sucre le rapport « accablant »
« Le Canard enchainé révèle que le Gvt cherche à enterrer un rapport “accablant” sur l’application de la loi sucre outre-mer. Avec HVainqueur nous demandons Bruno Le Maire de le rendre public et de sanctionner les entreprises fraudeuses. L’État doit faire respecter la loi. » selon Victorin Lurel
Hélène Vainqueur-Christophe interroge Bercy
« Nous avons demandé des explications au ministre sur ce rapport pour savoir s’il existe véritablement et quel en est le contenu. Je ne suis pas étonnée que des industriels n’aient pas respecté cette loi. Pour élaborer ce texte, nous avons dû nous battre contre des producteurs qui ne voyaient pas du tout l’intérêt de légiférer là-dessus. Ce rapport doit être publié et s’il y a vraiment des industriels qui ne respectent pas la loi, il faut que des sanctions soient prises. Et il faut plus de transparence sur les taux de sucre pour faire appliquer cette loi » affirme Hélène Vainqueur-Christophe, députée de la Guadeloupe.
L’impunité persiste
Ce n’est pourtant pas la première fois que des manquements à la loi Lurel sont observés. L’affaire a été signalée depuis 2019 par le rapport parlementaire qui relevait que « certaines marques ne jouent pas le jeu et continuent à proposer des produits aux teneurs en sucre différenciées ».