Netiwooki, Kingui, Kouhman, trois réseaux sociaux africains à découvrir de toute urgence
Les grandes enseignes des réseaux sociaux occupent l’espace médiatique laissant peu d’expositions aux nouveaux arrivants. Netiwooki, Kingui ou encore Kouhman n’ont pas pour objectif de figurer au rang des remplaçants.
Ces réseaux sociaux qui exportent et mettent en avant la technologie africaine sont apparus en 2020. Leurs fondateurs, souhaitent ouvrir leur plateforme au monde conscient des enjeux. Mais une question majeure se pose. Comment vont-elles trouver leur place tout en apportant de la valeur supplémentaire dans un écosystème extrêmement concurrentiel ?
Netiwooki
Jean-Baptiste Essissima, créateur de Netiwooki et également d’Afritubes, rêvait d’une nouvelle génération de communication en ligne. Il envisageait, la création d’une application sociale et de dialogue qui permettrait aux Africains et ceux de la diaspora d’avoir accès à la technologie de partage la plus exaltante et utile qui soit, avec la confidentialité au cœur de sa conception – un endroit où les membres se sentiraient en sécurité et respectés.
Respect des utilisateurs
Les grandes plateformes de réseaux sociaux traitent les utilisateurs comme de simples produits. D’une certaine façon, ils transforment l’inscription de leurs membres comme une invitation à les cibler, les espionner, puis ils extraient et vendent leurs informations à des compagnies publicitaires selon Essissima.
« La communauté afro était la seule à ne pas avoir une plateforme qui rivaliserait avec les grandes plateformes technologiques que nous connaissons. Cette communauté passe des heures sur ces plateformes, contribuant à la création de la valeur ajoutée de ces plateformes. Nous avions décidé de concevoir et de construire un réseau social africain avec la confidentialité de ses membres au cœur de nos préoccupations. »
Kingui
Le 29 décembre 2020, le réseau social Kingui voyait le jour, entièrement développé au Mali par Amadou Diawara. Le jeune malien est à la tête d’une société de solution informatique aux entreprises et à l’initiative d’un Centre de recherche technologique et d’industrie créative.
La crise économique liée au Covid-19 a ralenti son activité d’ingénierie informatique. « On n’avait pas grand-chose à faire. Donc on s’est dit : “Ben, tiens, on va tous se mettre à développer.” C’est pourquoi avec mon équipe, on s’est mis à développer des modules à ne pas en finir. On le faisait déjà pour nos clients, mais puisqu’il n’y avait pas de clients, il fallait qu’on travaille avec notre communauté sur ce qu’on peut donner aujourd’hui qui va aider la société », explique-t-il. C’est là où Kingui Social a pris forme.
Une multitude d’options
« C’est un peu les mêmes fonctionnalités que Facebook, Twitter, Linkedin. Mais nous, ce qu’on a de plus, on a notre plateforme de visioconférence qui aujourd’hui n’est pas limitée par le temps, qui n’est pas limité par le nombre d’utilisateurs. C’est-à-dire qu’il y a 2000 personnes qui peuvent se connecter et faire une conférence dessus », poursuit-il. L’innovation de ce nouveau réseau social consiste à fusionner plusieurs outils déjà existants en vue de favoriser le développement de projet des utilisateurs. La plateforme permet, entre autres, d’acheter et vendre des produits ou de faire des levées de fonds pour financer des projets à impact social.
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Kouhman
Junior Kouffé N’DJOMON, le fondateur de KOUHMAN a pour objectif de permettre aux Africains du monde entier de partager et de se rencontrer tout en utilisant une technologie qui correspond à leur réalité.
KOUHMAN vient du Dioula, un dialecte couramment utilisé en Côte d’Ivoire qui signifie « prendre la parole » ou simplement « parler ». « Alors maintenant, nous vous encourageons à prendre la parole et à exprimer votre opinion lorsque vous vous connectez, communiquez et construisez une communauté », déclare le fondateur.
Connecter les Africains du monde entier
Le but de KOUHMAN est de permettre aux Africains du monde entier de se lier, de communiquer afin de construire une Communauté solide et structurée. « Nous cherchons à nous donner un espace sûr pour partager, nous rencontrer, nous révéler, défendre nos valeurs et surtout affirmer notre dignité », explique le jeune créateur.
Ces plateformes africaines devront faire leur place dans un domaine ou les Américains et les Chinois occupent une large place. En ayant une visibilité régulière et une adhésion constante de la diaspora Netiwooki, Kingui ou Kouhman pourront rivaliser sans l’ombre d’un doute avec les mastodontes du secteur.